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Les Chroniques du Mérovingien
13 juillet 2005

Ca devait arriver. Comme tout chanteur qui se

8miles00Ca devait arriver. Comme tout chanteur qui se respecte (rires), ENIMEM décide de passer au cinéma en jouant dans une histoire qui –oh ! comme c’est étonnant !- est inspiré de sa propre vie. Forcément, ça donne pas envie : les deux derniers artistes musicaux a avoir essayé cette formule se sont bien viandé (Britney et son Cross Road façon pour Tampax et Mariah Carrey et son abyssal Glitter). La formule est là (un jeune talentueux qui va réussir envers et contre tous), on est prêt à sortir nos mitraillettes…

Puis finalement non. 8 Mile n’est pas un mauvais du tout. Au lieu d’un film rose bonbon mielleux, on a droit à une chronique sociale et à une analyse du phénomène Hip Hop. Ce qui permet de nous offrir un drame à la place des comédies teenages de Barbie Britney et Cindy Carey. Ambiance glauque, couleurs délavées, caméra à l’épaule…. Le réalisateur exécute la commande avec sobriété et une efficacité indéniable. La misère de Detroit est particulièrement bien recrée, l’ambiance urbaine fonctionne admirablement, les émotions ne sont jamais surlignées par de la musique… Ca fonctionne très bien, plus proche d’un film indépendant us que d’une hollywooderie.

L’authenticité passe d’autant bien que l’interprétation est exemplaire. Kim Basinger est émouvante, Emimem prouve que OUI, il sait jouer la comédie, dégageant un charisme et une lueur dans le regard qu’il nous transporte littéralement. Les seconds rôles sont également parfaitement bien interprétés. Tous sont si crédibles q’on se croirait à la limite du documentaire. A cela s’ajoute une série de scènes vraiment fortes. Les rap battle, tout d’abord, véritable concert improvisé qui convertirait n’importe quel réfractaire au rap (bon, j’irai peut être pas jusque là…), une scène de sexe réaliste et touchante, des scènes émouvantes de dispute filmées du point de vue d’une fillette (la scène où elle se cache derrière une table, où celle où elle pleure à la fenêtre ! Putain, j’en chialerai presque !)…

8miles02

Tous les ingrédients pour faire du film une réussite sont là. Mais il convient de nuancer le jugement. Car 8 Mile est avant tout un film destiné à promouvoir Eminem et à le vendre à un large publique, et c’est là que l’on s’aperçoit de la « supercherie ». Ainsi, Eminem deviens un gentil garçon entouré de méchants noirs. Tous les travailleurs de l’usine savent rapper mais c’est Eminem qui a le plus de talent. Donc comme on est aux Etats-Unis, crois en tes rêves, blablabla… Ensuite, Eminem ne boit pas d’alcool. Il engueule ses amis dès que ceux-ci s’énervent et sortent leur flingue. Et puis Eminem, il est super sympa : il prend la défense d’un homosexuel, protège sa sœur, à une vie difficile (sa copine le trompe, sa mère boit. Dur)… C’est dur la vie. Mais comme il super gentil, il faut qu’il croit en ses rêves, blablabla (oui je me répète)…. Une image drôlement lissée et polie, assez éloignée de ce qu’il est en réalité. On pourra saluer la composition mais aussi être agacé par cette poudre aux yeux.

Le scénario est aussi finalement bien prévisible (la mère à la masse, les jeunes des cité….) et sert la soupe à un Eminem habité par son personnage mais avant tout destiné à être montré comme un gentil garçon aux critiques réfractaires (et ça a marché en plus !). C’est calibré pour plaire au jeunes et faire pleurer dans les chaumières (olala ! regardez la misère de ce pauvre blanc incompris !) mais la mise en scène et l’interprétation emporte facilement l’adhésion. De la soupe, oui, mais de la bonne soupe.

NOTE : 4/6

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