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Les Chroniques du Mérovingien
13 juillet 2005

9 SONGS

9songs001A l’issu du film, une image s’impose à l’esprit : un point d’interrogation. Gigantesque. Que viens-t-on de voir ? Un film concept ? Un film de cul d’auteur ? Un concert ? Une merde ? Une œuvre hypnotique ? Impossible de trancher, même plusieurs heures/jours après. Les images ont beau rester en tête, on a bien du mal à en retirer quoique ce soit. C’est ainsi que je m’atèle à cette critique sans même en connaître l’aboutissement, ni même ma note finale. Voyons où ma réflexion me portera, en avançant pas à pas.

Car 9 Songs est un drôle d’OVNI dont on ignore même si on est content d’avoir pu y assister. Forcément tenté par l’interdiction aux moins de 18 ans (pitoyable, mais j’y reviendrai après), attiré par l’équation Sex and Rock and Roll dont on se dit que ça ne ressemblera à rien de déjà vue. Et c’est le cas. On assiste à 69 minutes (oui, oui, c’est bien un clin d’œil à la fameuse position) de galipettes et de gros sons pop qui t’éclate la tête. On ne nous a pas mentis du tout : Sex et Rock. Sois. L’intrigue ? Ben euh…. En gros, c’est un regard sur l’histoire d’un  couple observé à travers le prisme majeur qui occupe une place forte dans la majorité des couples : le sexe. Basta les scènes de rencontres, de romance et de présentation. Juste le sexe. Avouons que ça a le mérite d’être original et finalement assez pertinent. Puisque le but est d’expérimenter, expérimentons ! Le sexe est ici montré sous ses différents angles et présenté comme un élément révélateur de la personnalité des individus et de leur rapport à leur partenaire. Ainsi, c’est en observant la succession de scènes érotiques et pornographique que l’on pourra esquiver un portrait des deux héros. Le sexe est plutôt doux dans un premier temps, passionné (« baise-moi », n’arrête pas de dire la fille). Puis il deviens peu à peu répétitif et entraîne une certaine lassitude de l’autre. Le scènes chaudes du milieu du film sont d’ailleurs parfois limitée à un simple plan, banal, répétitif qui pourra lasser le spectateurs qui n’a déjà pas trop accroché jusque là. Dès lors, il convient de trouver de nouveaux jeux érotiques. Madame se fait donc attacher et bander les yeux pendant que monsieur lui fait un cunnilingus, dans un pur moment de fantasme (avec de nouveau la réplique du «Baise moi » que l’on n’avait plus entendue depuis un moment). Et quand la femme commence à se lasser de l’homme, elle utilise un godemiché ou fait comprendre à son homme qu’elle en a marre de lui par une certaine violence (cuir, lèvre mordue jusqu’au sang). Enfin, quand viens la rupture, c’est un retour au sexe normal, comme pour marquer le coup, laisser son empreinte une dernière fois par une ultime pénétration.

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Michael Winterbottom nous livre donc des silhouettes auxquelles il est bien difficile de s’attacher tant elles demeurent floues et tant leur relation amoureuse parait artificielle. Néanmoins, c’est peut être bien ce manque d’alchimie qui entraîne la rupture du couple. En choisissant de ne montrer que l’aspect sexe  des choses, le réalisateur brosse un tableau des couples artificiels qui sont relativement détaché l’un de l’autre (l’homme ne voit l’appartement de sa copine qu’à la fin) et dont seuls les prouesses sexuelles maintiennent un temps la relation. Le choix de ne rien montrer des autres moments d’intimité se révèle finalement payant et finalement moins stérile qu’on ne le pensait sur le coup. Mais là encore, ce constat n’apparaît qu’au moment où j’écris ces lignes.

Puisque l’on est dans l’aspect sexe du film, insistons sur la réussite de sa représentation à l’écran. Car Michael Winterbottom a pris le risque de montrer ce qui est généralement caché. Fellation, cunnilingus, pénétration et éjaculation. On est à des années lumières d’un film du samedi soir sur Canal +. Ici, le sexe n’a rien de sale ou de dégradant. Les comédiens, nullement hardeur, se livre corps et âme au metteur en scène, livrant leur intimité totale sans que jamais on se sente en position de voyeur. La baise est montrée dans un réalisme très sobre, telle qu’elle est dans la vie. De la baise touchante même, charnelle et simple. L’interdiction au moins de 18 ans est passablement idiote compte tenue du fait qu’un jeune de 16 ans (âge où les jeunes couchent en moyenne pour la première fois) a déjà vécue les situations montrée à l’écran, lesquelles n’ont rien de vulgaire, au contraire. Il est reproché que le film n’est pas censuré parce qu’il montre du sexe brute (après tout, l’Empire des Sens n’est pas pire) mais parce que 2 moments de copulations sont associé à des prises de drogue ! Ridicule quand on voit qu’un Requiem for a Dream est juste interdit au moins de 12 ans !

Mais au-delà du débat (qui est finalement bien moins virulent que ce que l’on pouvait craindre, signe que le sexe dans 9 Songs ne choque pas grand monde) sur la représentation du sexe à l’écran, on remarquera que Michael Winterbottom marque une vraie progression dans l’avancée des plans pornographiques. Ceux-ci sont quasi absent de la première partie du métrage (si l’on excepte une érection discrète) et deviennent plus fréquents (mais jamais abusifs) au fur et à mesure que le couple se rattache aux prouesses sexuelles pour la survie de leur couple. Quand l’homme qui a peur de l’abandon (là encore, il s’agit d’une spéculation post-visionnage) attache sa copine pour lui lécher le vagin, puis quand  Lisa suce son homme avant que celui-ci ne jouisse abondamment sur lui-même. Et la seule pénétration visible à lieu dans la scène d’avant adieu. Cette utilisation des plans pornographiques sert donc malgré tout le message du film, au-delà de leur simple fonction de créateur de débat. Saluons Margo Stilley, actrice se livrant sans fard et Kiern O’Brian, belle gueule belle bite qui ont pris le risque de se mettre totalement à nu.

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Mais je cause, je cause mais j’en oublie l’autre aspect majeur du film : sa musique. Parce que si 9 Songs cause du couple plus ou moins judicieusement (parfois moins d’ailleurs, à trop faire dans l’abstrait des sentiments), il est entrecoupé de scène de concert où vont les héros. L’occasion d’assister à des numéros musicaux de la pop anglaise aussi varié que Franz Ferdinand, Elbow ou the Von Bondies. Autant d’extraits musicaux trouvant leur logique dans le concept même du film, filmés directement dans la salle. On n’ira pas jusqu’à dire que c’est du génie artistique, l’équation Sexe/Musique trouvant vite ses limites, mais on retrouve malgré tout dans 9 Songs et son utilisation des chansons une démarche propre au cinéma punk, mouvement auquel le film se rattache. La narration totalement décousue (où absence de narration, c’est selon), la présence d’une représentation frontale du sexe se contrefoutant des bonnes valeurs et ses envolées en Antarctique péteuses range le film dans la catégorie punk inclassable.

Alors au final ? Bon film ou pas ? Cette histoire d’un homme en plein grand froid qui se remémore ses souvenirs charnels pour se réchauffer mérite-t-elle qu’on s’y attarde ? Sans doute. Ou sans doute pas.  Même au terme de mon analyse qui laisserait penser que j’ai adoré le film, je ne parviens toujours pas à trancher. Mais cette capacité à susciter le questionnement rend néanmoins le métrage utile et finalement totalement unique.

NOTE :   ?/6 (mettez ce que vous voulez)

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Commentaires
H
j'ai trouvé les scenes de sexes non simulées tres fortes dans ce film, notamment celle ci : on voit kérien o'brien allongé sur un lit, margot stilley à ses cotés. La caméra filme d'abord en plan lointain, puis plus près. La caméra montre au debut de cette scene margot stilley entrain de lécher le torse de kérien o'brien, puis après un plan plus lointain on voit son sexe manifestement deja en pleine érection que commence a parcourir de sa langue margot stilley. On voit très distinctement en gros plan kérien o'brien se faire sucer.A un moment donné Margot stilley se paie meme le luxe de prendre une des couilles de kérien o'brien en la gobant ! Manifestement il y prend du plaisir si on en juge par sa majestueuse érection ! Puis apres quelques secondes sur le visage de kerien o'brien alletant de plaisir, la caméra dans un plan plus lointain nous montre margot stilley masturber kérien o'brien qui finit par éjaculer sur son ventre. Impressionnant d'ailleurs son éjaculation ! L'acteur Kérien o'brien est vraiment très bien monté et à l'éjaculation puissante. Est ce entre autre pour cela qu'il a été choisi pour tourner ses scenes ?<br /> Que pensez vous de cette scene et des performances des acteurs qui se sont donnés entièrement ?
H
j'ai trouvé l'acteur kérian o'brien tres courageux d'avoir accepter ce role. En effet, pas facile pour un acteur "classique" de tourner des scenes de sexe ou on le voit en érection et éjaculer
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